Bonjour et bienvenue à tous sur ce blog vous livrant l'ensemble de mes reflexions sur l'athéisme et les religions.

Tout d'abord, je tiens à me présenter : je me prénomme Marc-Albert, j'ai 22 ans. Je suis pour le moment encore étudiant en faculté des sciences et techniques. Ce blog se veut comme un espace de reflexion ouvert, et s'adresse en conséquence à ceux qui n'ont pas déjà de réponses toute faites à leurs questions. Le but ici est de placer la vérité au dessus de toute autre valeur, donc si vous êtes croyants, soyez prêt à discuter courtoisement de vos croyances, n'ayant pour autre objectif dans vos entretients que de se soucier de l'endroit où se trouve la vérité.

Avis aux croyants : Ce blog n'a nullement pour objectif de vous agresser en quoi que ce soit. Une telle perception des choses ne saurait que se baser sur un triste malentendu, les critiques formulées s'adressant exclusivement aux croyances en question, mais non aux individus qui s'y reconnaîtraient. Les croyants ayant parfaitement le droit d'exprimer tout le bien qu'ils pensent de leur religion, il est normal qu'à leur tour les athées puissent se revendiquer du droit de critiquer librement toute forme de croyance.

Reflexions et Athéisme

philosophie, athéisme, religion, spiritualité

samedi, septembre 09, 2006

Argumentation Thomiste

Réfutons l'argumentation principale du célèbre théologien Thomas d'Aquin, lorsqu'il tente de prouver l'existence de Dieu. Voici le raisonnement qu'il tient sous forme de syllogismes :

1. Rien dans l'univers ne possède l'existence en propre, puisque les objets de l'univers auraient pu ne pas exister et qu'ils finiront par disparaître.
2. Ce qui ne possède pas l'existence en propre a donc dû se la faire conférer par un être qui possède l'existence en soi, c'est à dire un être qui existe par nature.
3. Donc tout ce qui est dans l'univers existe par un autre qui existe par soi.
4. Cet autre qui existe par soi, nous l'appelons Dieu.

Tout d'abord, outre le fait que rien ne prouve que les êtres ne pûssent jamais être autre chose que ce qu'ils sont, qu'es-ce que l'existence? La réalité supposée de l'existence ne se trouve que dans la perception que nous avons de sa manifestation, c'est à dire qu'elle est composée de l'ensemble de ce qui est susceptible d'être perçu, que cela soit par mes sens ou à l'aide d'instruments. La définition minimale de l'existence serait donc de la voir comme l'ensemble des phénomènes perceptibles.

Cette définition minimale reste cependant la seule à mes yeux acceptable, même si on pourrait en effet, et comme l'a fait Kant, supposer qu'il existe une réalité indépendante des phénomènes. En effet, cela resterait un postulat que rien ne pourrait appuyer, et auquel, partant du principe qu'une affirmation n'a de valeur en regard de la vérité que celle des arguments qui la soutiennent, il semble impossible de croire. Nous adopterons donc cette définition minimale.

Récapitulons : l'existence serait l'ensemble des phénomènes perceptibles. Or un phénomène est un fait, et justement, tout le sophisme de Thomas d'Aquin consiste à considérer l'existence, non pas comme un fait, mais comme un attribut. En effet, il est question de "conférer l'existence" ou de "posséder l'existence en propre", ce qui signifie bien que l'existence est conçue comme une qualité qu'un objet pourrait posséder.

En réalité, un objet ne contient jamais plus que l'idée exacte de sa représentation. Prêter l'existence, ce n'est donc pas ajouter un attribut, ce n'est donc pas ajouter à l'essence de cet objet. En effet, dire que ceci ou cela existe revient simplement à dire que l'objet en question peut se penser dans le cadre d'une experience des sens, sans toutefois enrichir, ni l'idée que je me fais de cet objet, et ce bien qu'elle soit exacte, ni, par transitivité, l'essence même de l'objet. L'existence ne fait donc jamais partie de l'essence d'un objet réel, mais elle n'est rien d'autre que la condition nécéssaire pour que l'idée que je me fais de l'essence de cet objet renvoie à une certaine réalité.

Il est alors amusant de constater l'absurdité contenue dans la conclusion de la "preuve", due au fait que l'on y considère l'existence comme un attribut plutôt que comme un fait. En effet, s'il en était ainsi, j'en arriverais, à l'issue de ce raisonnement, à penser qu'il existerait quelquechose qui existerait par nature, que je nommerais Dieu ; je n'en saurais toutefois pas plus! J'ignorerais donc tout de Dieu sauf qu'il existe? L'existence n'étant pas une partie de l'essence, j'ignorerais donc tout de l'essence de Dieu, c'est à dire de l'idée que je dois m'en faire ; autrement dis, je ne saurais même pas de quoi je parle lorsque j'utiliserais le mot "Dieu". Comment donc un raisonnement, si subtil soit-il, pourrait il permettre de conclure que ce dont j'ignore tout existe?

vendredi, août 18, 2006

Athéisme et quête de sens

Notre situation d'être humain présent à la surface de la Terre peut parfois nous soumettre à de lourdes épreuves, ou à de titanesques défis. La maladie ou la mort peuvent nous y surprendre à n'importe quel moment, tandis qu'inexorablement, le temps qui s'écoule nous fait vieillir et nous y ramènera. Qui ne s'est jamais demandé ce que cela peut bien vouloir signifier? Simplement, que faisons nous là? Pourquoi tant de mystère?

Il s'agit du vertige de la quête de sens auquel les religions semblent apporter une réponse. Ce vertige vient de notre faculté à imaginer ce qui n'est pas encore : l'avenir. Seulement l'avenir n'a pas d'existence réelle ; si nous définissons le réel comme l'ensemble de ce qui existe, nous pouvons éventuellement y incorporer le passé, puisqu'il a laissé des traces au présent, mais nullement l'avenir. L'avenir n'est pas ; il s'agit de ce qui n'est pas encore. Il n'y a donc pas, et c'est un comble, véritablement de sens à se poser la question du sens.

D'un autre côté, le sens est une exigeance de l'homme ; lui-même n'agit toujours qu'en vue d'une fin poursuivie. Etant donné que nous ne pouvons agir que pour quelquechose, nous voulons également exister pour quelquechose. Quelle réponse pourrait donc apporter l'athéisme à cette question?

Une fois l'homme libéré de l'idée d'un Dieu, et de toute finalité provenant de l'exterieur, une fois libéré de ces camisoles de la pensée que sont les dogmes, il devient impossible de s'imaginer un sens transcendant notre existence. Nous sommes les seuls à pouvoir prendre le relais. Tout ce qu'il nous reste c'est notre liberté.

Nous pourrions même dire, étant donné que penser l'absence de transcendance permet d'accéder à la liberté (cela permet en effet de donner à nos vies une orientation véritablement conforme à sa nature), que l'inexistence de Dieu peut revêtir le caractère de l'exigeance. Je ne pourrais donc pas donner de réponse générale à la question du sens de la vie. Il s'agit, pour chacun, de faire de sa vie le fruit d'une reflexion sur l'orientation qu'il veut donner à son existence, sur le rôle qu'il souhaitera remplir au sein de l'humanité. Il faudra avoir la volonté et le courage d'injecter du sens dans nos vies, en formant des projets, à plus ou moins court terme.

La cause première

Il est commun d'entendre dire que Dieu ne serait autre que la cause première, ou l'horizon indépassable de nos connaissances, au fur et à mesure que nous remonterions le temps. Toutefois, quels éléments permettraient de supposer l'existence d'une cause première? Qu'es-ce qui m'obligerait à penser que la série des causes à effets, en remontant dans le temps, devrait s'arrêter à un moment où à un autre?

Certains s'appuyent pour cela sur l'argument fallacieux de Thomas d'Aquin, qui consiste à dire que s'il n'y avait pas de cause première, il n'y aurait pas non plus de causes intermédiaires, et donc pas d'instant présent. Cet argument joue avec notre difficulté à concevoir la notion d'infini ; il implique de se représenter le temps comme une ligne qui serait en train de se tracer. Car en effet, je ne peux pas concevoir de dessiner une ligne sans, à un moment donné, avoir posé mon crayon quelquepart sur la feuille pour commencer à la tracer. Cela est inhérant à ma condition d'être vivant, limité par le temps et par l'espace, que de ne pouvoir appréhender la notion d'infini de cette façon. Mais, à vouloir représenter le temps par une ligne, ce serait oublier qu'il existe cette abstraction mathématique que l'on apelle une droite, c'est à dire une ligne sans début, ni fin. A partir de là, rien ne m'empêche de supposer que la ligne qui représenterait le temps devrait être une droite.

D'autres s'appuyent sur la théorie scientifique du Big-Bang, à laquelle ils voudraient faire dire plus de choses qu'elle n'en dit en réalité. Dire que le Big-Bang serait la cause première reviendrait à définir l'instant où il se produisit comme l'origine absolue du temps. Or, en physique ou en astrophysique, le temps n'est qu'une mesure de distance entre deux instants. Donc lorsque dans ce cadre on peut être amené à définir une origine T0, il ne peut s'agir que d'une origine relative, dans la mesure où nous sommes dans l'incapacité de dire s'il y aurait quelquechose avant T0 ou non, puisque nous commencons l'étude du système à ce moment là seulement. Ceci explique que certains scientifiques s'interrogent sur l'avant Big-Bang.

Il n'y a donc aucune preuve de l'existence d'une cause première, et nous ne pouvons, à ce stade du raisonnement que la considérer comme un postulat. Montrons toutefois dans la suite de ce message en quoi il est impossible de penser une cause première de façon rationelle et cohérante.

Admettons l'existence d'une cause première et raisonnons par l'absurde. Cette cause première n'a pas de cause, car dans le cas contraire, il ne s'agirait que d'un intermédiaire et non de la cause première. Cela revient à dire, soit qu'il n'y a jamais eu de cause première, soit que cette cause première a existé, mais qu'elle existait depuis toujours, car rien ne naît de rien sans être causé. Or, l'effet suit toujours la cause. En conséquence, la cause de l'univers existant depuis toujours, cela reviendrait à dire que l'univers existerait depuis toujours et donc qu'il n'aurait pas d'origine, et forcément, qu'il n'aurait pas de cause première.

On pourrait être tenté de critiquer ce raisonnement en disant que le temps faisant partie de l'univers, et donc de la création de Dieu, il serait absurde de supposer que ce Dieu/cause première serait soumis au temps, et qu'on ne pourrait donc pas, à proprement parler, dire qu'il existe depuis toujours. Cela ne va pas sans une concession à la vision traditionelle de Dieu, car il ne serait alors non plus éternel, mais atemporel. On se rendra cependant facilement compte de l'inanité de cette critique, du fait que cela reviendrait à considérer un début au temps ; car il est inconcevable de se représenter un début sans un avant, donc sans rapport au temps lui-même. Comment le temps pourrait-il débuter, lui que tout début suppose?

La cause première n'est donc bien qu'un refuge que nous propose notre paresse intellectuelle.

jeudi, août 17, 2006

Le hasard

Beaucoup de croyants, en réalité profondément ignorants sur la question, disent trouver invraissemblable que notre monde, son harmonie et sa beauté ne puisse être le fruit du hasard. Ils en déduisent donc qu'il devrait y avoir une cause finale à laquelle notre monde devrait son organisation, et donc, par suite, un Grand Ordonnateur qu'ils appellent Dieu. Sinon, disent-ils, comment pourrait-on expliquer l'existence de lois régissant notre monde et mises à jour par les sciences? D'où viendraient-elles?

Tout d'abord, il y a méprise sur le sens du mot 'hasard'. Les croyants prennent ce mot au sens du hasard/coup de chance, comme le fait de trouver un billet de 50 euros par terre. Il paraît évidemment absurde de se représenter qu'il n'y aie rien, puis que tout à coup, par coup de chance, l'univers apparaît. La vérité est qu'il n'est même jamais question, dans les discours des scientifiques, de hasard/créateur.

Qu'entend-on donc par hasard?
Il s'agit en fait d'un tirage aléatoire, au niveau informationnel pour l'homme, mais qui en réalité aurait pu être prédit dans la mesure où l'on aurait maîtrisé toutes les variables. Par exemple, lorsque je lance un dé, je pourrais, quant au résultat, parler de hasard, mais si j'avais pu connaître à la fois l'angle par lequel le dé arrive sur la table, les éventuels obstacles sur son chemin, la valeur des frottements entre le dé et la nappe, sa vitesse initiale, et l'inclinaison de la table, il aurait été possible, par des calculs compliqués, de déterminer la face sur laquelle le dé finira par tomber.

Le hasard n'existe donc pas à proprement parler, mais dire d'un phénomène qu'il est dû au hasard n'est rien d'autre qu'un avoeu d'impuissance à fournir un modèle qui pourrait l'expliquer. Comme nous ne sommes pas omniscients, nous considérerons toujours certains phénomènes comme hasardeux. Donc lorsqu'un scientifique affirme que l'univers est le fruit du hasard, il ne veut rien dire d'autre par là, que le fait qu'il soit dans l'ignorance quant aux détails intimes des évènements ayant engendré l'univers tel qu'il peut l'observer actuellement. Lorsqu'un scientifique dit que l'univers est soumis au hasard, cela signifie que le devenir de l'univers dépend des interactions entre les différents éléments qui le composent, et cela on peut l'observer tous les jours.

Comment donc expliquer l'apparente organisation de l'univers?
Représentons nous une plage de galets. En observant attentivement la répartition des galets, nous pourrions faire une constatation : plus l'on se rapproche de la rive, plus les cailloux seront gros. Cela semble tout à fait ordonné. L'explication, j'imagine que vous la connaissez, c'est à dire que les galets les plus fins étant également les plus légers, ils sont portés plus loin par les vagues qui arrivent sur le rivage, et que les plus gros sont condamnés à être portés moins loins du fait de leur poids. C'est ce que les scientifiques apellent une selection simple. Mais que me diriez-vous si je me mettait à prétendre que ce doit être un ésprit supérieur qui avait ordonné les galets de la sorte? Sans doute essayeriez-vous de m'expliquer comment cela a été possible sans intervention exterieure.

Mais lorsque les croyants parlent de l'harmonie ou de l'organisation de notre monde, à quelle forme d'organisation couramment attribuée à la nature font ils référence? On constatera que toute forme d'organisation naturelle est due aux selections simples. Parlez-vous du système solaire? Il n'est pas difficile de se représenter que l'univers tel que nous le connaissons étant né d'une gigantesque explosion, projetant de la matière dans toutes les directions, seuls les groupements de matière ayant exactement la bonne distance et la bonne vitesse se sont automatiquement mis en orbite, les autres groupements partant plus loin dans l'espace. Les êtres vivants? Ici la théorie de l'évolution montre comment ils ont pu s'organiser, puis s'engendrer les uns à partir des autres, les organismes les mieux adaptés finissant toujours par prendre le dessus sur les autres qui n'avaient dès lors plus d'autre choix que de disparaître. Donc les croyants, en s'étonnant de l'apparente organisation du monde, ne sont pas plus lucides que moi, si je m'étonnais de l'organisation des galets sur la plage que j'évoquais tout à l'heure.

D'où viennent donc les lois qui régissent l'univers?
Un univers soumis au hasard ne donne donc pas naissance à un monde chaotique, des systèmes organisés pouvant, par selection simple, émerger des interactions entre ses divers éléments. L'ordination des galets n'est que due qu'au hasard de la présence d'eau et de la présence de galets, à l'interaction des vagues et du fait qu'il y aie présence de galets dans l'eau. Ces lois dont nous parlons sont simplement issues de l'interaction entre les éléments de l'univers entre eux. C'est ce que l'on apelle une propriété émergeante ; le tout n'est pas égal à la somme de ses parties, par exemple notre cerveau est non seulement une somme de neurones, mais pas seulement, c'est aussi le siège de la conscience. Tout ce qui existe entre en interaction et permet à l'homme de dégager des lois. Comme nous pourrions inventer une loi relative à notre plage de galets, la taille du cailloux en fonction de la force de la vague et de la distance à l'eau.

mercredi, août 16, 2006

Le besoin de merveilleux

L'une des critiques souvent faites à l'athéisme serait celle de nier le besoin de merveilleux qui se trouverait en l'homme. Examinons donc cette question.

Tout d'abord pourquoi serai-ce l'athéisme qui nierait le besoin de merveilleux? En effet, pourquoi ne me suffirait-elle pas, l'observation de ce monde, qui recèle un sacré bon nombre de mystères? Où l'athéisme interdit-il de se complaire dans une contemplation béate, des merveilles de la nature ou de manifester un étonnement face à l'univers et ses mécanismes? Bien entendu nulle part.

Qui croyez-vous qui s'amusera le plus d'un spectacle de magie, entre un très jeune enfant et un adulte? Ce sera bien entendu l'adulte, car il est plus habitué que l'enfant à notre monde et à ses lois, et il lui semblera donc tout à fait étonnant de sembler pouvoir les enfreindre. Un nourisson ne serait pas étonné de voir sa maman flotter dans les airs, puisqu'il ignore encore que cela enfreint la loi de la gravité.

Nous touchons ici au coeur du problème. Beaucoup d'adultes sont trop habitués à notre monde pour qu'il les étonne encore au quotidien. Blasés, voir aigris par ses lois, ils n'y voient que du "normal". C'est là qu'intervient leur besoin de merveilleux. Notre monde étant devenu incapable de le combler, ils jettent leur dévolu sur un éventuel Dieu, sur l'astrologie, sur l'ésotérisme... Le besoin de merveilleux devient besoin de croire.

C'est donc bien que ce besoin de croire manifeste alors d'une volonté de fuir la réalité telle qu'elle est, puisqu'elle n'arrive plus à les contenter. Il s'agit alors d'opposer à la réalité, un arrière-monde peuplé de créatures plus loufoques les unes que les autres, où se dérouleraient des évènements hors du commun, toujours plus surprenants les uns que les autres, et c'est là que la religion peut entrer en jeu pour répondre à ce besoin.

Ils ont perdu leur innocence d'enfant et leur faculté à voir du magique autour d'eux. C'est donc leur problème, et ils ne sauraient chercher à imposer leur vision péjorative du monde réel duquel il s'agit en quelquesorte de se venger. Gardons notre faculté à nous étonner de ce que nous voyons, de ce que nous entendons, de ce que nous touchons ou goûtons, car dans le cas contraire, le besoin de croire nous saisira, et nous n'aurons plus d'autre possibilité que de vivre par procuration, à travers le discours d'autres personnes ou à travers des "vérités révélées". Notre vie ne nous appartiendrait plus ; nous deviendrions incapables de nous connaître véritablement nous-mêmes, et nous sacrifirions nos vies à des chimères.

mardi, août 15, 2006

Enfer et paradis en questions

Je rapelle que selon les croyances ancestrâles, l'enfer serait le lieu où seraient stockées post-mortem les âmes de celles et ceux qui auraient eu sur Terre un comportement répréhensible. Comment pourrait-on, avec cohérance, dans la logique d'un croyant, expliquer l'existence d'un pareil endroit où purger la punition d'une éternité de souffrance? Quel pourrait être le bénéfice obtenu au fait de torturer des âmes, si cruelles qu'elles aient pu se montrer durant leur séjour terrestre?

Dieu étant tout puissant, n'aurait il pas pu faire en sorte que les "mauvaises âmes" disparaissent dans le néant à leur mort? Ou bien, pourquoi avoir créé l'homme si imparfait qu'il soit possible qu'il en arrive à cette extrêmité? Non pas pour préserver notre libre-arbitre : comme si un Dieu tout puissant n'aurait pas pu faire en sorte que nous puissions choisir nos actions exclusivement dans une panoplie d'actions à différents degrés de vertu et de bonté.

A qui donc pourrait profiter le crime? Cela ne peut être à ceux qui sont au paradis, puisqu'on ne saurait supposer que ces âmes vertueuses puissent ressentir quelque plaisir aux vues de la souffrance de leurs semblables. Ce n'est pas non plus à ceux qui souffrent eux-même que cela bénéficie, puisque le châtiment durera pour l'éternité. Il ne reste donc plus qu'une solution : cela importe à Dieu. Imaginez un Dieu infiniment bon et miséricordieux se repaître sadiquement des cris de douleur de ses propres enfants! Quel pervers ce Dieu!

D'autre part, on réalisera sans peine que la durée de vie d'un être humain sur terre étant limitée, l'homme étant lui même limité dans ses mouvements au cours de sa vie par le temps et l'espace, son mérite, qu'il soit négatif ou positif, sera lui même limité. Cependant la récompense pour s'être bien comporté serait le paradis pour l'éternité, et le prix du péché serait une éternité de souffrances en enfer? Il y aurait donc d'une part un mérite limité, qui entraînerait d'autre part une récompense ou un châtiment illimité? Un tel décalage entre le mérite et la récompense ne saurait se trouver dans un juste jugement, ce qui aurait été le cas si la récompense fût à la hauteur exacte du mérite. Il semblerait donc que Dieu n'aie qu'un piètre sens de la justice.

L'orgueil de la croyance

Il me semble déceler beaucoup d'orgueil à la base de toute croyance en Dieu ; que vient donc affirmer celui qui se prétend le fruit d'une intelligence supérieure? Il vient sous-entendre que Dieu l'ayant créé, peu importe la façon dont il s'est déjà comporté par le passé, ce doit être qu'il en vaut la peine. Cela revient à dire que sa propre existence confère à son individualité une certaine valeur incontestable, étant donné qu'il fût désiré par la plus haute autorité que l'on puisse concevoir par notre ésprit.

D'une manière générale, n'y a-t-il pas quelque vanité chez celui qui, portant son regard sur lui-même, se trouve si parfait qu'il ne peut concevoir autre chose que le fait qu'il soit l'aboutissement de la création d'un être d'une sagesse infinie? Que penser de celui qui, constatant que l'homme s'est imposé partout comme le maître de la nature, en conclut qu'il est la créature ultime, celle pour qui le reste de la création n'a d'autre fonction que de le servir? Peu importe la façon dont on retourne le problème, on voit mal comment la croyance pourrait ne pas engendrer ce mélange caractéristique d'anthropocentrisme et d'égocentrisme. Croire en Dieu semble être un péché d'orgueil.

Ne serait il pas plus humble, au contraire, de se penser en tant qu'animal, et de se donner pour mission d'accomplir la part d'humanité qui demeure en nous? De soutenir que je ne suis pas né homme, mais que je peux le devenir par l'acquisition et l'entraînement de ces qualités qui font que l'on se comporte de façon humaine et raisonnable?

Ne vaudrait-il pas mieux cesser de se préoccuper de son salut ou des choses divines, afin de porter son attention sur l'homme et la nature qui nous entoure? Un croyant tournant plutôt volontiers ses yeux vers le ciel, ne serait-on pas de cette façon plus suceptible qu'il ne le serait, de rester disponible pour ce qui demeure sur Terre, et par ce biais avoir plus de moyens de faire concrêtement de bonnes actions?

lundi, août 14, 2006

Une intelligence créatrice?

L'idée d'une intelligence créatrice est le credo de la grande majorité des croyants ; c'est pourquoi il m'apparaît comme l'une de mes priorités de traiter cette question, afin de montrer à quel points elle est infondée.

Une observation rigoureuse de la nature nous apprend une chose sur ce que serait une intelligence qui aurait donné naissance à notre monde : elle serait loin d'être parfaite étant donné que pour arriver à un certain résultat, le créateur utiliserait communément des manières de faire plus compliquées que s'il était réellement intelligent ; il ferait avec de grands moyens, ce qu'il aurait pu faire avec de moindres. Les exemples pullulent à travers la nature mais celui de la nageoire de la baleine est particulièrement exemplaire. La nageoire de la baleine possède dix-sept articulations dont seize sont ankylosées en permanence ; la seule articulation active est celle entre l'homoplate et l'humérus. La baleine a besoin d'une sorte de "rame", rigide, solide, pour nager en toute sérénité. Pour faire de sa nageoire une rame, le créateur aurait du figer seize articulations alors que la nageoire des baleines aurait été bien mieux conçue et beaucoup plus simple si elle avait été faite d'un seul os.

Mais réfléchissons autrement à cette question. Il paraît clair que si une intelligence parfaite avait donné naissance à l'univers, tout y serait finalisé, et chaque évènement, chaque nécéssité, mettrait au jour une sagesse exemplaire. Or vous m'accorderez bien que pour allumer un pétard il faut du feu. Quelle sagesse ou quelle finalité pouvez vous voir à cela? Aucune? Figurez-vous que moi non plus, ce qui montre bien qu'il est possible que notre univers ne soit l'oeuvre d'aucune intelligence.

On remarquera également qu'admettre qu'une intelligence aie présidé à l'univers tel que nous pouvons l'observer ne fait qu'éluder la question de ses origines en déplaçant le problème. Dieu a créé l'univers? Même si nous l'admettions, comment et d'où viendrait ce Dieu? D'aucuns me rétorqueront qu'il est incréé, qu'il est là de toute éternité. Dans ce cas, si vous pouvez vous imaginer cela, à propos de ce dont vous n'avez aucune preuve, pourquoi ne pas imaginer que ce serait l'univers, que vous avez sous les yeux, qui serait incréé et de toute éternité?

Enfin, on ne pourra que s'étonner de ce en quoi est sensé consister la création. Peut-on dire d'une maison qu'elle a été créée ? - Non ! Elle a été construite. Peut-on dire d'un meuble qu'il a été créé ? - Non ! Il a été fabriqué. Peut-on dire d'un livre qu'il a été créé ? - Non ! Il a été composé, imprimé. Créer ce n'est pas modifier la matière ; c'est une invention des religieux qui signifie obtenir quelquechose à partir de rien. Or il ne se trouve pas une seule personne en ce monde capable de concevoir un tel acte. Cela n'est il pas confirmé par la célèbre phrase de Lavoisier : "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme."?

La création est donc un concept violemment rejeté par notre raison, ce qui n'empêche pas qu'elle aie de nombreux partisans. Esprit critique, que t'est-il arrivé?

Le pari de Pascal

Examinons le raisonnement par lequel le philosophe Blaise Pascal tente à son époque de convertir les incroyants ; il reste encore souvent présenté comme un raisonnement imparable. Quel est donc ce raisonnement?

Voici le passage en question prélevé dans les Pensées : "Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude; et votre nature a deux choses à fuir : l'erreur et la misère. Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter."

En fait, Pascal part du principe que parier sur l'existence de Dieu et gagner nous certifie l'accès à une infinité de vies éternelles et joyeuses (le paradis), tandis que parier pour son inexistence et gager faussement nous rendrait inévitable une éternité de châtiments (l'enfer). Pour lui, notre raison ne peut trancher sur la question, il s'en remet à un simple calcul ; il se réduit à parier. Il se place donc à priori dans une position agnostique pour se placer, au final, en tant que défenseur du Dieu des chrétiens.

Toutefois, il est certain qu'il serait absurde de se demander d'une existence si il est possible qu'elle soit réelle, dès lors qu'il serait impossible qu'elle soit possible. Il serait aisé de montrer l'absurdité de l'existence du Dieu des chrétiens, tant il révèle nombre d'incohérances. Mais cela pourrait nous entraîner dans des discussions interminables car de nombreux croyants seraient bien en mal de le reconnaître. Réfutons donc autrement.

Même partant du principe qu'une telle existence soit possible, il ne va pas de suite qu'elle serait réelle. Ce n'est pas parcequ'un concept n'entre pas en contradiction avec lui même, qu'il se met nécéssairement en position d'existence ; c'est toute la différence, pour l'individu qui pense cette existence, entre la cohérance et la vérité. Car la cohérance de la pensée, bien qu'elle soit une condition nécéssaire à la vérité (la vérité n'entre pas en contradiction avec elle-même), elle n'en est pas une condition suffisante. Une pensée vraie doit non seulement être cohérante, mais elle doit aussi s'accorder avec l'experience. Or, nous serions bien en peine de confirmer, par l'experience, l'existence d'une entité invisible, qui n'interfère jamais avec notre univers. De tels efforts seraient donc naturellement vains. Nous dirons que l'existence de Dieu n'est qu'une possibilité logique.

Pascal admet à la base de son raisonnement qu'il y aurait autant de chances que Dieu existe que de chances que Dieu n'existe pas. Déclarant que pour le croyant le gain serait infini et que la perte serait quasi-nulle, que pour l'athée le gain serait quasi-nul mais la perte infinie, Pascal en arrive, en considérant pour chaque cas le rapport du gain sur la perte, à dire que peu importe finalement le nombre de chances que Dieu existe ou non, il faudrait parier pour l'existence de Dieu. Mais tout le sophisme de Pascal consiste à parler en termes de probabilité de l'existence de Dieu, c'est à dire en terme de chances que Dieu existe.

En effet, qu'es ce qu'une chance sinon le calcul du droit pour une possibilité de prétendre à l'existence effective, ce que nous apellerons une possibilité réelle? Mais rappelez-vous : l'existence de Dieu n'est qu'une possibilité logique, c'est à dire une incertitude totale quant à la possibilité, pour cette possibilité, de pouvoir jamais prétendre à l'existence effective. Pascal accorde à la possibilité de l'existence de Dieu, la possibilité d'être réelle, sans savoir si c'est véritablement possible. Il ne fait donc pas de sens de parler de chances à ce sujet sans savoir si la proposition de Pascal relève de la chimère. Il faut donc renoncer à parier.

Le principe de parcimonie

Le principe de parcimonie est un principe de raisonnement, encore appelé le rasoir d'Ockham, en l'honneur de son fondateur, le moine franciscain Guillaume Ockham qui vécût au XIVe siecle.

Pour être en accord avec ce principe, il s'agit de toujours chercher l'explication la plus simple possible d'un phénomène ; lorsque deux hypothèses, vraissemblables de semblable manière, peuvent expliquer un évènement, on ne conserve que la plus simple. C'est ainsi que l'on se doit d'admettre comme cause des choses de la nature que ce qui est à la fois vrai et suffisant à en expliquer l'apparence.

On comprendra donc que selon ce même principe, il devient aberrant de penser l'existence d'un Dieu. En effet, une vision matérialiste et rationelle de notre monde permettant de rendre parfaitement compte du monde tel qu'on peut l'observer, il devient superflu d'en appeler à une existence supplémentaire qui viendrait s'insérer dans l'univers.

Donc on pourra, partant d'un tel raisonnement, réaliser à quel points il serait fondamentalement absurde de croire en une quelconque divinité, l'hypothèse d'un Dieu étant à la fois inutile à expliquer notre monde, plus complexe, en ce qu'elle fait appel à une existence supplémentaire (et quelle existence à en croire les croyants!), et invérifiable.

Les "révélations" scientifiques du Coran

Il semble qu'une nouvelle tendance voit le jour dans le milieu des croyants musulmans. Ils sont toujours plus nombreux à vouloir voir dans le texte même du Coran des vérités scientifiques qui n'auraient été établies que récemment. Ainsi, l'argument de conversion devient : "Comment Mahomet aurait il pu deviner ce que toute notre science n'a mis à jour que récemment?"
On met alors en général en avant le fait qu'il fût analphabète, en éspérant forcer la conclusion selon laquelle le texte du Coran serait dicté par Dieu...
Cette argumentation, inventée par les intégristes, compte convertir tout en pariant sur l'ignorance de ceux qui les écoutent. De nombreux livres ont été écrits à ce sujet, qui montrent bien à quel points ce genre de propos est infondé. Je n'ai pas la place pour écrire un livre sur ce blog, je me cantonnerais donc à dresser les grandes lignes d'une contre-argumentation.

Pour commencer, replaçons nous dans le contexte historique.

Selon vous, comment se transmettait la connaissance dans les civilisations, telles que la civilisation arabe, à l'époque de Mahomet, une large partie de la population ne sachant ni lire ni écrire? Par voie orale, bien évidemment. L'illétrisme n'est donc pas un argument.
Mais aussi, durant le siecle ou Mahomet aurait existé, LaMecque, où il habitait, n'était absolument pas un morceau de désert perdu, mais le centre nerveux de la route de la Soie, ainsi qu'un lieu de pélérinage pour tous les arabes païens. De plus, Mahomet fût très bien placé sur l'échelle sociale, surtout après avoir épousé Kadidja, puisqu'il en atteint ainsi presque le sommet.

Ces deux éléments pris en considération, il devient plus que probable qu'il aie rencontré des gens cultivés de son époque, qui lui auraient enseigné les connasissances propres à leur temps.
Pour les plus sceptiques, on pourra valider cette hypothèse par le fait que dans le Coran se trouvent des versets énoncant des principes de plusieurs théories de l'antiquité, alors qu'elles ont été abandonnées par la suite, l'évolution des connaissances ayant établi leur fausseté. Malheureusement, par souci de brièveté, je ne saurai les porter ici à votre connaissance.

Soyons serieux un instant, amis des prêts-à-penser et de l'irationnel qui continueraient de penser que le Coran contiendrait des vérités scientifiques, car si tel était le cas, nous serions en droit d'attendre impatiamment qu'il nous entretienne de vérités scientifiques que nous n'avons pas encore découvertes. Pourquoi cela n'est il pas le cas? N'es-ce pas le livre dans lequel "rien n'est omis"?
Simplement parceque les concordistes, en dehors des versets s'inspirant des théories de l'antiquité qui, je le rapelle, par la suite se sont révélées fausses, ne font que scruter un vieux texte symbolique, métaphorique, allégorique, c'est à dire un texte à qui l'on peut faire dire à posteriori presque tout ce que l'on veut, avec l'idée préconçue qu'il a été rédigé par un être suprême qu'ils apellent Dieu. C'est ainsi que l'on "force" le texte à devenir conforme à ce que l'on voudrait qu'il soit, choisissant à chaque fois, comme par hasard, pour chaque mot, le sens qui viendra vous conforter dans vos idées. C'est loin d'être la démarche objective que l'on pourrait attendre d'une science.

dimanche, août 13, 2006

Caricatures de Mahomet et Laïcité

Le Danemark, au même titre que la France, est un pays laïque et multi-culturel ; ce type de société ne peut donc fonctionner normalement, voir même survivre, que si elle est laïque, car il est clair qu'elle rencontrerait des difficultés, si toute une frange de la population ne reconnaissait pas l'autorité de l'Etat, ce qui serait en effet inévitable si une religion était favorisée pour se confondre avec le pouvoir.

Pour former une société, il s'agit également de mettre en avant ce qui rassemble, et non ce qui divise ; c'est pourquoi pour une société multiculturelle et laïque, il serait respectivement irresponsable et absurde de se définir par sa propre spiritualité. Un citoyen responsable se définira plutôt en tant que défenseur des valeurs de son pays, car ce sont ces valeurs seules, qui sont capables de fédérer l'ensemble des citoyens et de leur permettre de se concevoir un avenir commun.

Un citoyen ne se définissant pas par sa spiritualité, mais plutôt par le fait qu'il défende les valeurs de l'état, l'etat étant laïque et devant veiller à l'intérêt de ses citoyens, il devient évident qu'il serait aberrant pour le pouvoir de placer une religion (donc une forme de spiritualité) au dessus d'une des valeurs qu'il défend, comme, pour l'exemple qui nous intéresse, la liberté d'expression. Aux yeux d'un état laïque, l'un de ses citoyens n'est pas d'abord musulman, chrétien ou juif. Ce sont d'abord des êtres humains, ce qui permet par ailleurs l'application des Droits de l'Homme.

Respecter les croyants? Oui, en tant qu'ils sont de bons citoyens. Respecter les croyances? Une simple formule vaseuse visant à rétablir la censure religieuse. Mais quoi? Nous devrions renoncer à nos propres principes qui représentent tant de progrès pour lesquels nos ancêtres se sont battus et même parfois sont morts? Nous devrions autoriser une censure qui empêcherait le développement de l'ésprit critique et par là faire revenir l'obscurantisme au galop? Nous devrions refaire de la religion une camisole mentale dont il est impossible de se libérer?

On ne peut donc pas dire à la fois que l'on est laïque, tout en souhaitant que l'on attribue des limites à la liberté d'expression. Le simple exemple des caricatures de Mahomet à propos desquelles les musulmans du monde entier se sont dits "indignés", souhaitant depuis le rétablissement de la censure en occident, témoignent donc une fois de plus de l'impossibilité pour l'islam de faire le compromis de la laïcité, et donc de la volonté de l'islam (en tout cas tel qu'il est conçu aujourd'hui) d'obtenir le pouvoir, quitte à tuer (fatwa lancée contre le dessinateur des caricatures) ou à faire de l'ingérance (brûler des drapeaux et des ambassades pour faire pression sur un autre pays).

Traitement des animaux

Toutes les données scientifiques l'attestent : il n'y a aucune différence qualitative entre l'homme et les autres animaux, seulement des différences de degrés. Cependant, certains conservateurs, avec l'appui des religions, veulent encore y voir une différence sur des critères tout à fait arbitraires..

Le discours officiel tenu par les autorités religieuses est une véritable honte, car il témoigne d'une idiosyncrasie religieuse qui a déjà fait un mal inconsidérable tandis qu'elle n'a d'autre raison d'être que sa commodité. En effet, selon eux, l'homme serait le seul à avoir une âme, et les animaux seraient comme des machines qui marcheraient à l'instinct, qui ne pensent pas, qui ne ressentent pas la douleur etc...etc... Ainsi les animaux n'existent que pour que l'homme les exploite, et ce de toutes les manières possibles et sous n'importe quelles conditions.

Si on était parti du principe que les animaux avaient aussi une âme alors il aurait dû y avoir un paradis pour les abeilles, un enfer pour les chats, un purgatoire pour les araignées etc... etc... C'était quand même plus pratique, parceque plus simple, et donc moins suspect, de penser que seul l'homme avait ce statut de privilégié.

Cette manière de penser a déjà permis de légitimer les pratiques les plus inhumaines sur nos amis les bêtes. Que ces conservateurs en question aillent donc tenir leur discours à un fermier et il leur rira littéralement au nez, car il connaît les animaux mieux que personne.

Quelle justice?

La justice est ce qui définit les droits et les devoirs de chacun, et définit donc des règles de conduites suivies précautioneusement par l'individu scrupuleux. Seulement comme nous autres athées ne croyons pas que Dieu existe, nous n'avons plus la possibilité de fonder nos principes sur des révélations divines, sur des commandements divins.

Dès lors existe-t-il une justice universelle en rapport à laquelle on pourrait dire d'un homme qu'il est juste ou non, ou ne serai-ce pas plutôt l'homme qui par un consensus définit arbitrairement ce qui est juste ou ne le sera pas? Serait-il possible de dégager une essence de la justice suceptible d'être reconnue par tous?

Loin de devoir sombrer dans le relativisme, je peux dire sans crainte de me tromper qu'une justice universelle, c'est à dire applicable par tous, et à laquelle tout le monde pourrait acquiescer, existe, car le divin relevant de la fantasmagorie, la justice ne peut qu'être une invention de l'homme, et comme toute invention, elle se définit par le fait qu'elle réponde à un besoin. Or il y a bien un moyen qui sera le meilleur ou le moins pire de combler ce besoin dans tout ce qu'il comporte, et ce moyen n'est autre que la justice que l'on cherche!

Pour mettre à jour une justice qui soit vraiment universelle, il s'agit alors dans un premier temps d'identifier le besoin à l'origine de l'invention de la justice, puis de chercher le moyen de le contenter de la façon la plus complète et la plus parcimonieuse possible, sous peine de dénaturer la justice par défaut ou excès de sens. Quelle peut donc être le besoin à l'origine du fait que les hommes se contraignent par de telles règles de conduites?

Il suffit de se représenter ce que serait un état sans justice. Il n'est pas bien difficile de planifier que dans ces conditions, les conflits d'intérêts dégénéreraient bien vite entre les hommes, chacun exigeant réparation du préjudice subit, tandis qu'ils seraient forcés de se faire juge et parti. On peut prédire que le climat deviendrait rapidement inssurectionnel, et ce d'autant plus que le contrat social passé tacitement entre l'Etat et ses citoyens deviendrait caduc. En effet, pourquoi l'homme devrait-il contenir la part de violence qui est en lui si en retour l'état ne le protège pas? Il en résulterait une dispertion des hommes qui tendraient à revenir à l'état de nature.

D'une certaine façon, c'est un peu la thèse développée par Kant. L'homme serait, selon sa propre expression, "un animal social asociable". Il entend par là que nous avons besoin de vivre avec nos semblables pour assurer notre bien être et notre survie à long terme, mais que d'un autre côté nous n'acceptons pas que nos intérêts soient sacrifiés à ceux des autres. Il semble que l'on touche ici à l'origine de la justice. L'homme vivant en groupe et ses intérêts personnels entrant en conflit avec les intérêts des autres, il devient nécéssaire, afin d'assurer la bonne marche de toute société, de signifier un protocole d'accord établissant la façon dont les conflits d'intérêts seront gérés, rendant du même coup l'homme supportable à ses semblables.

Etant donné qu'il répugne à l'homme de renoncer à son intérêt pour celui des autres, on constatera, tout comme l'Histoire et cette intuition l'attestent, qu'aucune société ne peut s'affirmer dans la durée aussi longtemps qu'une partie de la population est marginalisée, mise à l'écart et considérée comme arbitrairement inférieure. Il semble donc bien que la justice consiste à considérer autrui comme son égal. De plus, comme le soulignait Aristote, nous considérons bien un échange juste dès lors que le prix payé par l'acquéreur a la valeur de l'objet vendu. Ni le patrimoine de l'un, ni le patrimoine de l'autre, ne doit souffrir de cet échange.

La justice serait donc l'égalité.

Une morale athée

Il est frappant de constater que pour de nombreux croyants, il semble inconcevable d'être athée tout en pouvant faire preuve de sens moral. Je montrerai ici à quel points ce préjugé est infondé, la situation étant d'ailleurs plus volontiers suceptible d'être inverse.

Lorsqu'un homme s'interdit de voler un CD dans un supermarché, parcequ'il y a un vigile ou encore parcequ'il veut se préserver d'un éventuel châtiment divin, ce n'est pas honnêteté, ce n'est pas morale ; ce n'est que prudence et hypocrisie.

Mais que se serait il passé si cet homme possédait l'anneau de Gygès ayant le pouvoir de rendre invisible et invincible? Qu'es-ce que cela aurait changé?
Sans aucun doute aurait-il procédé à son acte odieux, car il aurait été projeté dans une situation où l'hypocrisie n'a plus aucun rôle à jouer (il est invisible), et où la prudence serait devenue inutile (il est invincible). Il aurait été délivré, respectivement, de l'influence de tout regard exterieur, et de toute contrainte découlant du déroulement des évènements. Ainsi libéré, il devient superflu d'agir par calcul, et la seule chose qui pourrait le retenir, ce serait d'obéir à un principe qu'il se serait établit par lui-même et pour lui-même.

J'en viens donc à ma définition : qu'es ce que la morale?
C'est l'ensemble des règles de conduites inventées par et pour soi et auxquelles je me référerait même si je devenais invisible et invincible, et ce au nom d'une certaine idée de l'humanité.

Je ne doute pas qu'il existe des croyants dotés d'un sens moral, mais la doctrine à laquelle ils adhèrent leur promettant, en cas de mauvaise conduite, un châtiment atroce et éternel, il se posera toujours la question, à la moindre bonté qu'ils manifestent, de savoir s'ils agissent par calcul ou par simple altruisme.

Les atheés sont ils des croyants?

A vrai dire, les athées n'ayant aucune doctrine de référence, cela dépend à la fois de la façon dont on considère la question et de la manière, pour l'individu, de concevoir son athéisme.
Il y a, pour être bref, deux grandes façons de concevoir son athéisme :
-L'athéisme positif : "Je crois que, ni Dieu, ni aucune divinité, n'existe."
-L'athéisme négatif : "Je ne crois pas, ni à Dieu, ni à aucune divinité."

Quelle est la différence entre les deux conceptions?
Simplement, là où le partisan de l'athéisme positif juge que sa raison lui a fourni des éléments suffisamment solides pour obtenir un consentement total de sa part (ce qu'on pourrait en ce sens assimiler à des preuves), l'autre ne voit à la base de son athéisme que des arguments.

On se rendra compte par évidence que le partisan de l'athéisme positif est bel et bien un croyant.

Qu'en est-il de l'athéisme négatif?
Il faudra ici considérer la façon dont la question est traitée. Deux questions permettent de répondre :
-Considère-t-on l'existence ou l'inexistence de croyance chez l'athée, en tant qu'athée, ou chez l'athée en considération de sa vie d'être humain?
-Comment faut il comprendre le mot "croyant"? Es-ce à dire d'avoir accordé son assentiment à un jugement ou plutôt au fait d'avoir admis une existence dont il est impossible qu'elle s'inscrive dans une vision rationelle du monde?

Alors, il ne sera pas considéré comme croyant dès lors que nous nous trouvons dans l'un de ces deux cas :
**Si l'on considère la présence/absence de croyance chez l'athée, en tant qu'athée, puisqu'il se définira alors par la négation d'une croyance.
**Dans le sens où être croyant signifie admettre une croyance irationelle, que l'on considèrerait la vie entière de l'athée, et que sa vision du monde serait totalement rationelle.

Pourquoi ce blog?

Vous voici arrivé à la fin de mon blog, en lecture duquel je suppose qu'une question pourrait vous venir à l'ésprit : mais pourquoi donc se lancer dans une telle initiative?

L'ambition première de la création d'un tel blog est simple ; il s'agit de faire connaître une vision de l'athéisme. Le terme "athée" est encore trop souvent décrié : il reste dans la bouche de beaucoup un terme sévèrement péjoratif. Vous pourrez vous rendre compte à la lecture de l'ensemble des messages que je mets à votre disposition, que non seulement l'athée n'est pas l'horrible ogre aux doigts crochus venu manger vos enfants, mais qu'il est même possible de se revendiquer à la fois athée et vertueux. Je crois que le respect doit passer dans ce cas présent, par une lutte contre les préjugés et l'ignorance, et c'est dans ce but, que j'ai porté à votre connaissance quelques arguments (car il ne saurait être question de preuves) permettant de fonder un athéisme sain, basé sur la simple raison.

Une autre raison motivante est de permettre aux incroyants de tous bords, qui souvent entourés de croyants s'imaginent "anormaux", de se rendre compte qu'ils ne sont de loin pas seuls à partager cette vision des choses.

Enfin, il reste un troisième points qui m'a poussé jusqu'ici, et je me dois de l'avouer pour être tout à fait honnête avec vous, c'est à dire que j'éspère pouvoir réveiller chez mes lecteurs croyants un ésprit critique trop souvent endormi par un endoctrinement précoce, ce qui explique ma déconstruction de ce qui reste encore fréquemment présenté comme des "preuves" de l'existence d'un être suprême ; car la meilleure raison de ne pas croire reste encore de constater qu'il n'y a aucune raison de croire.

Quelques liens :
Atheisme Majuscule
Un blog athée